Sword

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Sword de Plume de Marmotte, 2017. Tous droits réservés.

Altesse Sérénissime, Divine Souveraine,

Votre Éminente Grâce permettra que je lui rappelle la tache qu'elle me confiât à l'occasion de ma visite dans son palais pour les noces de Son Altesse Princière, son fils, au printemps dernier. Votre Éminente Grâce avait eu vent de rumeurs colportées en son Saint Royaume concernant une enfant accomplissant exploits et fait d'armes, au grand plaisir de ses sujets provinciaux, mais à l'inquiétude formulée de sa Garde.

Ma Reine permettra que je lui demande humblement d'excuser le délai avec lequel je lui fais part de l'avancement de mon investigation.

Ce temps, je puis lui affirmer que les rumeurs dont elle me fit part étaient fondées : Ozalie de Blanchecombe, âgée de treize années et armée d'une épée bien trop imposante pour sa frêle stature, sillonne le Saint Royaume de Votre Éminente Grâce, purgeant le mal, le chaos et l'ombre sur son passage.

Le nom Blanchecombe sera peut-être familier à Votre Éminente Grâce puisque, quinze années auparavant, ce nom était porté par l'une des membres de sa Garde : Celia de Blanchecombe qui s'était rendu coupable de désertion, d'apostasie et de haute trahison en abandonnant son illustre poste à la protection sacrée de Votre Divine Personne, brisant son serment, répudiant son devoir et reniant ses vœux.

Votre Éminente Grâce comprendra ainsi aisément le dilemme qui me tînt : l'engeance d'une trahison envers sa Divine Souveraine peut-elle être pardonnée par l'abnégation, la chevalerie et l'altruisme dont fait preuve quotidiennement l'héroïne proclamée du peuple provinciale.

Ainsi, je m'en remets au juste jugement de Votre Éminente Grâce ; je suis, ce temps, accompagné de l'héritière de Blanchecombe, en route pour le palais où ma Reine aura le loisir de prendre la décision qui lui siéra.

E. B.

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